Ecrire au théâtre

2014

 

Ecrire au théâtre

 

La  Scène Nationale nous a permis de nous insérer directement dans le spectacle Postcards qui a eu lieu le vendredi 7 novembre 2014 au Théâtre Molière à 20H30 :

- Mardi 14 octobre, à 14h55, rendez-vous devant le Théâtre. Fanchon Tortech, chargée des relations avec le public, nous a fait une visite privée du Théâtre. On a pu découvrir ce que l’on ne voit jamais, des coulisses aux cintres, des sous-sols aux plafonds, des baignoires au poulailler. Pendant la visite, des photos ont été prises.

- L’objectif de cette visite était de stimuler notre regard afin de nous préparer à écrire des cartes postales poétiques tout comme le font les artistes du spectacle Postcards.

-  Jeudi 30 octobre, de 16h à 18h, au Théâtre Molière, atelier d’écriture exceptionnel consacré à l’écriture des cartes postales poétiques. A la suite nous avons pu assister à la répétition des artistes, Patrice Soletti et l’Electric Pop Art Ensemble, que nous avons eu la chance de rencontrer au foyer.

-  Vendredi 7 novembre à 20H30 : spectacle comprenant en 1ère partie  Postcards  et en seconde partie Cahier d’un retour au pays natal  d’Aimé Césaire.

 - Les cartes postales créées lors de l’atelier du 30 octobre ont été exposées au Théâtre.

 

Quelques retours

 

Après quelques Fabrikes à Tarkos (voir textes sur le blog), nous étions fins prêts pour assister à Tu tiens sur tous les fronts : Christophe Tarkos et Roland Auzet

Donc vendredi 21 février, nous avons vu cette pièce mise en scène à partir d'un choix de textes de Tarkos (Ecrits poétiques, Caisses et Le signe). Deux personnages en présence, l'un parle et  parle beaucoup l'autre est muet. On sent une tension entre les deux personnages au début puis on glisse petit à petit vers une relation plus amène voire une fraternité.

Le personnage muet est joué par Pascal Duquesne, acteur trisomique de 44 ans que l'on a découvert dans le 8ème jour. Pendant que Hervé Pierre parle, lui peint sur les murs,  les sols, le fauteuil. Puis c'est le délire, ils s'envoient de la peinture et deviennent complices. Touchant et esthétique (réalisations picturales de Pascal en noir et rouge et des vidéo).

De l'humour grâce aux textes choisis et aux mimiques de Pascal.

Les comédiens nous ont rejoints au foyer, très bonne soirée !

 

1 mars 2014

Tout d'abord, un grand merci pour les places de théâtre. Nous avons vu hier au soir la pièce mise en  mars scène par Hélène Soulié : Eyolf.

Nous avons beaucoup aimé. On reconnaît sa signature dans un décor minimaliste, juste ce qu'il faut, les mots font le reste.

 

 

J’ai bien aimé le tout premier morceau de Postcards et c'est tout. Tout le reste était beaucoup trop fort et agressif pour les oreilles. Tellement fort qu'il était difficile de profiter du jeu de chaque instrument, les uns étant recouvert par les autres, un peu comme dans une compétition, y'a toujours quelqu'un qui veut être plus fort, sur le devant... du coup c'était assez disgracieux, alors que pris séparément et à un niveau sonore moins élevé tous les instruments devaient être très bien.

La chanteuse n'avait pas du tout l'air à l'aise sur scène et ne bougeait pas formidablement bien. En plus les paroles étaient couvertes par la musique.

Le but était peut-être de faire ressortir la violence et l'agressivité de ce monde, mais le message ne pouvait passer tant l'esprit était occupé à protéger les oreilles.

C'est dommage.

 

 

02 La Fabrike à Ivresses.pdf
Document Adobe Acrobat [2.3 MB]
Objets perdus.pdf
Document Adobe Acrobat [1.2 MB]
Eyolf.doc
Document Microsoft Word [790.0 KB]
La fabrike à ivresse au Chais (Sète)
02 La Fabrike à Ivresses.pdf
Document Adobe Acrobat [2.3 MB]

2018 - Atelier animé par Jacques Bonnaffé au Théâtre Molière de Sète

 

Les textes de l'atelier

 

 

Colporteur

 

- Dis, t’as vu le colporteur, ce matin, gamin ?

- Oui papy, j’ai vu le col du Jérôme, il portait plein de pellicules comme d’habitude.

- Non gamin ! Je ne te parle pas du col porteur de pellicules du Jérôme mais du colporteur !

- Ah Bon ! Tu veux parler du Cole Porter de Mamy !  Mais papy, le Cole Porter de mamy y se voit pas Mamy écoute sans arrêt sa trompette sur le Teppaz.

- Non gamin je veux parler du colporteur, du marchand ambulant, celui qui passe une fois par mois avec son camion pour que Mamy achète de la camelote dont on ne sait plus que faire !

- Ah, c’est ça que t’appelle le colporteur, papy ? Ben oui que je l’ai vu et il est pas venu pour rien ! Mamy lui a acheté du linge des Vosges, des casseroles en fer blanc, des boules de neige, du papier d’Arménie, des bougies d’anniversaire, de la mort-aux-rats, des rouleaux de ficelle, de l’eau de Cologne, des bobines de fil,  et de la vaisselle de Limoges… Eh, Papy, pourquoi tu boudes ?

 

 

Dans la boite en bois du colporteur j’ai vu…

 

des préservatifs pour pas faire de bb

des vierges de Lourdes pour invoquer le ciel pour faire de bébés

des dés à coudre pour pas se piquer le doigt

des tests pour diabétiques

des bougies pour quand on a plus  d’ampoules

des ampoules électriques pour quand on a plus de bougies

des sparadraps pour quand on a des ampoules

des cartes postales lointaines pour quand on veut faire croire qu’on a voyagé

des casse-tête chinois pour tuer le temps

de la mort-aux-rats pour tuer les rats

 ou l’amant de sa femme.

des boules de geisha pour prendre du plaisir

du bromure pour calmer les ardeurs

du fée Braise pour calmer les odeurs

des livres pour inspirer les auteurs

des origamis qui déploient des nénuphars dans l’eau des tasses  en porcelaine

et un raton-laveur

 

 

 

Le marchand de bonheur

 

Sa silhouette pointe le bout de son barda, au bout du chemin sablonneux qui serpente entre les pins saignants.

Thérèse le guette. Elle reconnait aussi sa démarche chaloupée et l’air qu’il sifflote, une chanson de luis Mariano : Le marchand de bonheur. Déjà séduite, elle ôte son tablier, déboutonne d‘un cran son chemisier et recoiffe sa mèche. Elle a attendu ce matin le départ de Marcel pour se maquiller.

Il approche et lui sourit. Elle met tous ses espoirs dans cet inconnu de passage, qui, malgré tout, au fil du temps, a su faire vibrer son cœur.

Il déballe son attirail, Thérèse regarde à peine sa camelote ; en fait elle n’a besoin de rien juste d’un peu de rêve, d’un peu d’amour. Aussi comme à chaque fois, elle se laisse faire, bercée par les boniments, les compliments. Elle fait semblant d’hésiter pour qu’il continue et continue encore pour qu’il reste encore un moment. Et comme à chaque fois, quand elle rabaisse sa jupe, elle achète ce qui, aussitôt, trouvera sa place sous la pente de l’escalier, avec tous les autres objets qui n’ont jamais marché et qui ne marcheront jamais. Mais qu’importe !

 

 

 

Colporteur de mots

 

J’ai dans ma boîte sur le dos

des milliers de mots.

N’hésitez pas, approchez,

venez piocher.

Là, mesdames messieurs,

j’ai des verbes

d’action pour les hommes

d’état pour les émotifs

et aussi des auxiliaires

bien pratiques, ils vous faciliteront la vie.

J’ai aussi des noms

propres ou sales au choix,

pas de bousculade

il y en aura pour tout le monde.

Eh petit, pas ce sac non,

ce sont des mots pour tes parents

interdits au moins de 18 ans.

Alors là, messieurs dames,

dans ce sac, j’ai des gros mots.

Si vous pouviez m’en débarrasser,

aujourd’hui, je les brade.

Ils sont trop lourds à porter.

Et toi jeune homme,

j’ai quelque chose pour toi,

des mots d’amour jamais utilisés.

Tu m’en diras des nouvelles

quand tu les auras lancés à ta belle.

J’ai aussi de l’adjectif

pour tout embellir, agrémenter.

Mais ce n’est pas tout

J’ai aussi des histoires

vraies ou fausses au choix.

Des nouvelles

bonnes ou mauvaises.

Demandez, vous serez servis.

Tout ce que je vends n’a pas de prix.

Vous donnez ce que vous voulez

Mais attention aux radins.

Le silence est d’or,

mais la parole est d’argent.

Donc soyez généreux messieurs dames.

 

 

Michel Marrinchio

 

 

 

Le colporteur

 

Avec son manteau trop long, son pantalon élimé et ses souliers épuisés d’avoir tant marché, il faisait pitié. On avait envie de le plaindre. Il commençait à s’installer et surprise !, de cet aspect un peu misérable sortait une voix forte, assuré qui suscitait la curiosité.

On s’approchait et on voyait son visage buriné, un visage qui témoignait d’une vie pleine, agitée, trouble. Il n’était pas vraiment beau mais dégageait un charme dont il était conscient. La forte affluence féminine autour de son étal en était la preuve.

Il commençait à vanter son éponge miracle qui guérissait l’arthrose, supprimait les boutons d’acné, atténuait voire faisait disparaître les bouffées de chaleur de la ménopause. Et tout l’auditoire l’écoutait, tous savaient que ce n’était pas possible, mais avaient envie d’y croire. Ils pensaient à leur rejeton bourré de complexes à cause de ses boutons, à la mère en plein dérèglement hormonal, au papy perclus de douleurs et les résistances commençaient à tomber. D’aucuns pensaient : « Si ça ne fait pas de bien, ça ne peut pas faire de mal, de toute façon on a tout essayé. » Et tous restaient, buvant les paroles du camelot. Il embrayait sur son produit que Jane Fonda utilisait depuis plusieurs années, prenait l’assistance à témoin, « Vous l’avez-vu Jane Fonda, vous savez quel âge elle a ? Plus de 80 ans. » Des visages étonnés surgissaient de l’assistance et il continuait : « Et vous savez, pourquoi personne ne parle de cette éponge… », un silence et, telle une confidence, il lançait : « les labos, cela ferait du tort aux labos, c’est une histoire de gros sous mesdames, messieurs. »

On voyait les badauds dodeliner de la tête en guise d’acquiescement. Les labos, des voleurs, ça ne les étonnait pas. Ils étaient embobinés. Le colporteur avisé sentant l’auditoire conquis, terminait sur : « Vous savez combien ils la vendent, aux États-Unis ,mon éponge ? 300 dollars, oui mesdames messieurs vous avez bien entendu, 300 dollars et bien moi, ici à Sète, je ne la fais pas à 200, 100, même 50 euros mais 20 euros, vous rendez-vous compte. Vous savez je ne gagne presque rien dessus mais je suis heureux si je vois des clients retrouver le sourire, votre sourire c’est mon salaire mesdames, messieurs.»

Alors un porte-monnaie s’ouvrait demandant une éponge, donnant le signal aux autres et toutes les bourses se déliaient, le colporteur était débordé. Une frénésie montait autour de lui, on se bousculait pour avoir son éponge, on en demandait, deux, trois. Les clients repartaient heureux d’avoir fait une affaire et rentraient à la hâte chez eux présenter leur achat à leurs conjoints qui inévitablement se moquaient, ironisaient sur leur naïveté ou se mettaient en colère, pestant d’avoir un mari, une épouse aussi stupide qui dépensait sans réfléchir l’argent si durement gagné.

 

Michel Marrinchio

 

 

 

 

 

2014

La  Scène Nationale nous a permis de nous insérer directement dans le spectacle Postcards qui a eu lieu le vendredi 7 novembre 2014 au Théâtre Molière à 20H30 :

- Mardi 14 octobre, à 14h55, rendez-vous devant le Théâtre. Fanchon Tortech, chargée des relations avec le public, nous a fait une visite privée du Théâtre. On a pu découvrir ce que l’on ne voit jamais, des coulisses aux cintres, des sous-sols aux plafonds, des baignoires au poulailler. Pendant la visite, des photos ont été prises.

- L’objectif de cette visite était de stimuler notre regard afin de nous préparer à écrire des cartes postales poétiques tout comme le font les artistes du spectacle Postcards.

-  Jeudi 30 octobre, de 16h à 18h, au Théâtre Molière, atelier d’écriture exceptionnel consacré à l’écriture des cartes postales poétiques. A la suite nous avons pu assister à la répétition des artistes, Patrice Soletti et l’Electric Pop Art Ensemble, que nous avons eu la chance de rencontrer au foyer.

-  Vendredi 7 novembre à 20H30 : spectacle comprenant en 1ère partie  Postcards  et en seconde partie Cahier d’un retour au pays natal  d’Aimé Césaire.

 - Les cartes postales créées lors de l’atelier du 30 octobre ont été exposées au Théâtre.

 

Quelques retours

 

Après quelques Fabrikes à Tarkos (voir textes sur le blog), nous étions fins prêts pour assister à Tu tiens sur tous les fronts : Christophe Tarkos et Roland Auzet

Donc vendredi 21 février, nous avons vu cette pièce mise en scène à partir d'un choix de textes de Tarkos (Ecrits poétiques, Caisses et Le signe). Deux personnages en présence, l'un parle et  parle beaucoup l'autre est muet. On sent une tension entre les deux personnages au début puis on glisse petit à petit vers une relation plus amène voire une fraternité.

Le personnage muet est joué par Pascal Duquesne, acteur trisomique de 44 ans que l'on a découvert dans le 8ème jour. Pendant que Hervé Pierre parle, lui peint sur les murs,  les sols, le fauteuil. Puis c'est le délire, ils s'envoient de la peinture et deviennent complices. Touchant et esthétique (réalisations picturales de Pascal en noir et rouge et des vidéo).

De l'humour grâce aux textes choisis et aux mimiques de Pascal.

Les comédiens nous ont rejoints au foyer, très bonne soirée !

 

1 mars 2014

Tout d'abord, un grand merci pour les places de théâtre. Nous avons vu hier au soir la pièce mise en  mars scène par Hélène Soulié : Eyolf.

Nous avons beaucoup aimé. On reconnaît sa signature dans un décor minimaliste, juste ce qu'il faut, les mots font le reste.

 

 

J’ai bien aimé le tout premier morceau de Postcards et c'est tout. Tout le reste était beaucoup trop fort et agressif pour les oreilles. Tellement fort qu'il était difficile de profiter du jeu de chaque instrument, les uns étant recouvert par les autres, un peu comme dans une compétition, y'a toujours quelqu'un qui veut être plus fort, sur le devant... du coup c'était assez disgracieux, alors que pris séparément et à un niveau sonore moins élevé tous les instruments devaient être très bien.

La chanteuse n'avait pas du tout l'air à l'aise sur scène et ne bougeait pas formidablement bien. En plus les paroles étaient couvertes par la musique.

Le but était peut-être de faire ressortir la violence et l'agressivité de ce monde, mais le message ne pouvait passer tant l'esprit était occupé à protéger les oreilles.

C'est dommage.

 

 

Version imprimable | Plan du site
© La Fabrikulture