Ecrire & Photographier avec Luciole Université

Le château de Gaujac

Séminaire écriture et photo sur le thème de l’art ou de la nature (en textes etimages photographiques) 

 

il s’agissait de se promener dans la nature, à l’intérieur et à l’extérieur du château de Gaujac, pour ensuite s’engager dans une démarche de création de textes et de photographies associées. Les réflexions proposées par Marc Blanchet (en résidence à Luciole Université), afin d’orienter la démarche de chacun(e),  furent nourries de sa propre démarche.

Organisation du séminaire : ce séminaire s’est organisé selon une alternance entre des temps d’exposés à partir de textes et de photographies proposés par Marc Blanchet (séquences du matin) et des temps d’écriture et de photographie individuels dans le grand parc de Gaujac. L’espace à observer, percevoir, ressentir dans ses détails, était volontairement limité : il s’agissait du magnifique parc du château de Gaujac, au sein duquel chacun a pu vagabonder à loisir. 

 

Le lieu : 

Château de Gaujac (1 chemin de Gaujac, 11200 Lézignan-Corbières), est un superbe domaine, du 19e siècle romantique.

 

L’intervenant : 

Marc Blanchet, né en 1968 à Bourges, est écrivain-photographe.

Écrivain, Marc Blanchet est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages (essais, poésies, récits, proses). Il a publié en mai 2018 un essai aux éditions du Palais sur Pierre Skira, Pierre Skira, Pastels. Les éditions La Lettre volée publient en octobre 2018 un essai sur Samuel Beckett, Souffle de Beckett, et un nouveau volume de « proses fantasmatiques », Valses & enterrements. Au mois d’avril 2019, les éditions Artgo ont publié un nouvel essai sur le peintre Gérard Titus-Carmel et ses Viornes & Lichens.

Photographe, Marc Blanchet commence à exposer en 2008 avec la série Miroirs du double lors du festival Itinéraires des Photographes Voyageurs à Bordeaux, puis l’année suivante la série Miroirs du double/Sri Lanka, à l’invitation de l’Ambassade de France dans trois alliances françaises.

 

Expositions récentes de photographies
2018
– « La Nuit »
2016
– « Récemment »

 

 

 

Marc Blanchet 

 

 

Les réalisations de Syl,  Mô, Viviane

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Dialogue à quatre

 

Mô : Marc, tu veux un anchois ?

Marc : Non merci, je ne fume pas.

Viviane (par devers elle) : Elle ne va quand même pas lui refiler MES anchois !

 

 

Marc : Tu as bien dit 'un anchois' ? C'est bien la première fois qu'on me propose des anchois à 17h17 au château de gaujac !

Viviane : Oui, elle t'a bien parlé d'anchois ; ça lui est facile de proposer des anchois à tout le monde quand c'est de MES anchois qu'il s'agit !

Sylvie : Je te rappelle, Viviane, sans vouloir te fâcher, que c'est moi qui les ai achetés, ces anchois !

Marc : Bon mesdames, c'est pas que je m'ennuie avec vous mais faut que j'y aille, j'ai du boulot sur la planche* !

*Marc en résidence à Luciole Université prépare son bouquet final du 4 octobre : Photos et textes.

 

Et en prime une intervention succulente et truculente d'Yves le Pestipon* à propos de La Sorgue, poème de René Char

 

* Yves Le Pestipon, né le , est un écrivain et poète, , agrégé de lettres, docteur en lettres, spécialiste de La Fontaine, jeune professeur retraité de chaire supérieure à Toulouse.

La Sorgue

 

Rivière trop tôt partie, d'une traite, sans compagnon,
Donne aux enfants de mon pays le visage de ta passion.

Rivière où l'éclair finit et où commence ma maison,
Qui roule aux marches d'oubli la rocaille de ma raison.

 

Rivière, en toi terre est frisson, soleil anxiété.
Que chaque pauvre dans sa nuit fasse son pain de ta moisson.

 

Rivière souvent punie, rivière à l'abandon.

 

Rivière des apprentis à la calleuse condition,
Il n'est vent qui ne fléchisse à la crête de tes sillons.

 

Rivière de l'âme vide, de la guenille et du soupçon,
Du vieux malheur qui se dévide, de l'ormeau, de la compassion.

 

Rivière des farfelus, des fiévreux, des équarrisseurs,
Du soleil lâchant sa charrue pour s'acoquiner au menteur.

 

Rivière des meilleurs que soi, rivière des brouillards éclos,
De la lampe qui désaltère l'angoisse autour de son chapeau.

 

Rivière des égards au songe, rivière qui rouille le fer,
Où les étoiles ont cette ombre qu'elles refusent à la mer.

 

Rivière des pouvoirs transmis et du cri embouquant les eaux,
De l'ouragan qui mord la vigne et annonce le vin nouveau.

 

Rivière au coeur jamais détruit dans ce monde fou de prison,
Garde-nous violent et ami des abeilles de l'horizon.

 

René Char, extrait de Fureur et mystère, 1948, © Éditions Gallimard

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